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La qualité de l'air intérieur des logements conditionnée par leur ventilation
4/7/2008
Sachant que nous passons 85% de notre temps dans des environnements clos et une majorité de ce temps dans l'habitat, la problématique de la qualité de l'air intérieur devient de plus en plus cruciale en termes de santé publique. En 2006, l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur (OQAI) a publié le premier état national de la qualité de l'air intérieur et révélait que la pollution chimique est plus importante à l'intérieur qu'à l'extérieur même si elle est de nature différente. 9% des logements étudiés révélaient la présence simultanée de 3 à 8 composés chimiques à de très fortes concentrations, provenant de produits de construction et de décoration, d'ameublement, d'entretien, de bricolage, équipements de chauffage et de production d'eau chaude, présence humaine et activités liées aux besoins essentiels (cuisine) ou autres (tabagisme).
Les conditions d'aération des logements jouant de toute évidence un rôle important sur l'ampleur de la pollution, l'OAQI a poursuivi ses investigations et s'est intéressé dernièrement à l'état de l'aération dans le parc de logements français. L'observatoire s'est basé sur les données collectées sur l'échantillon de 567 logements représentatif des 24 millions de résidences principales en France métropolitaine pour constituer, à l'échelle nationale, un état descriptif de la ventilation dans les logements.
les résultats de l'étude dépendent en fait de l'âge des bâtiments : la moitié du parc de logements a été construite avant 1967 donc avant les réglementations sur l'aération des logements instaurant le principe de la ventilation générale et permanente. Certains n'ont pas encore été rénovés, ils ne possèdent donc aucun système d'aération (21% du parc). Les bâtiments construits ou rénovés après 1967 mais avant 1990 sont équipés de ventilation naturelle effectuée grâce à des aérations sur les façades. Depuis 1990, la ventilation naturelle a complètement disparu au profit de la ventilation mécanique contrôlée (VMC) ; du coup, VMC et ventilation naturelle équipent près de 70% des logements. La VMC double flux qui récupère les calories extraites de l'air vicié ne représente quant à elle que 1.1% du parc...
L'OAQI a mesuré en particulier les niveaux de dioxyde de carbone (CO2) libéré par la respiration des occupants, sa concentration dans l'air étant une bonne mesure du confinement : il s'avère que 62% des logements présentent une concentration comprise entre 500 ppm et 1.000 ppm alors que la concentration extérieure ne dépasse pas les 380 ppm. Toutefois, la conversion de cette concentration en vitesse de renouvellement d'air montre des valeurs proches des exigences réglementaires de 18 m3/h à l'échelle du parc. Ce même débit est de 10 m3/h dans les situations où les portes ou les fenêtres sont fermées.
L'OAQI estime que les différents systèmes de ventilation conduisent à des débits de renouvellement d'air identiques, mais remarque que les VMC sont très souvent mal réglées : pour les logements de 4 pièces par exemple, les valeurs de débit vont de 8 à 269 m3/h. En comparant aux valeurs réglementaires, l'OQAI note que 56% des 104 logements mesurés ne respectent pas les prescriptions. Parmi ces logements, nombreux sont ceux où la VMC a été installée dans le cadre d'une rénovation...
L'OQAI rappelle que dans ces conditions l'occupant à un rôle majeur à jouer dans l'aération des logements : il explique notamment que l'ouverture de la porte ou de la fenêtre en chambre la nuit améliore le débit de renouvellement d'air.
Les premiers éléments disponibles montrent cependant que la ventilation ne pourra pas, à elle seule, subvenir à l'élimination des nombreux polluants observés dans les logements et qu'un effort primordial doit être fait en amont, par la diminution des émissions à la source ou en traitant les contaminations de l'air (filtration, épuration).
Par ailleurs, au regard des objectifs de performance énergétique des bâtiments qui vont être fixés suite au Grenelle de l'environnement, l'OQAI profite de la présentation de cette étude pour prévenir que la relation entre aération et consommation énergétique va devenir primordiale. L'amélioration de l'isolation et de l'étanchéité de l'enveloppe des bâtiments et la réduction de l'énergie consacrée au renouvellement de l'air doit ainsi s'opérer en tenant compte de critères de qualité d'air acceptables, rappelle l'observatoire qui semble craindre un renforcement des mesures d'isolation aux dépends de la ventilation !